L'épilepsie peut toucher n'importe qui peu importe l'âge. C'est donc dire que dès la naissance et ce, jusqu'à la vieillesse, une personne peut dans sa vie être confrontée à ce diagnostic. Il se peut également que vous soyez indirectement concerné par l'épilepsie dans l'éventualité que ce soit un enfant, un ami, un conjoint, un membre de la famille, ou un collègue qui ait reçu le diagnostic. Dépendamment de la personne touchée et de la situation vécue, l'épilepsie pourra avoir des impacts bien différents d'une personne à l'autre. D'où l'importance d'obtenir les bonnes informations auprès d'un neurologue ou de votre association locale afin de vous aider à mieux composer avec l'épilepsie.
Enfants et épilepsie
Lorsque l'épilepsie est diagnostiquée chez un enfant, les parents sont souvent très secoués et ils éprouvent de la colère, du découragement, de l'impuissance, de la honte et même de la culpabilité. Ils se demandent « comment cela a-t-il pu arriver? » et « pourquoi cela arrive-t-il à notre enfant? ». Il faut se rappeler que ces réactions sont normales et qu'elles finiront par passer. À mesure qu'ils vieillissent, certains enfants ont des crises moins intenses et moins fréquentes. De fait, dans environ 50 % des épilepsies de l'enfant, les crises disparaissent complètement. À quelques rares exceptions près, les crises ne provoquent pas de lésions au cerveau et l'épilepsie mène rarement à l'arriération mentale. La plupart des enfants épileptiques ne sont pas intellectuellement handicapés. Ils possèdent le même éventail de capacités mentales que les autres enfants. Un enfant qui apprend à avoir peur de l'épilepsie, qui est surprotégé par des parents par ailleurs bien intentionnés, pourrait devenir un adulte immature et dépendant. En revanche, un enfant qu'on encourage à voir ses crises comme un inconvénient passager, qui participe à des activités avec d'autres enfants de son âge, qui apprend à s'intégrer à la vie de la famille et de la communauté, a beaucoup plus de chances de devenir un adulte confiant et autonome. Parlez de l'épilepsie à votre enfant sans détour. Donnez-lui des explications simples et objectives qui lui feront voir que l'épilepsie n'a rien de honteux. La Régie des Rentes du Québec prévoit une aide financière aux familles assumant la garde d'un enfant handicapé dans les cas où le handicap physique amène une limitation importante. Consultez le lien : Supplément pour enfant handicapé
L'école
La plupart des enfants épileptiques réussissent bien à l'école. Les difficultés d'apprentissage sont associées plus souvent à des problèmes de comportement qu'à des troubles physiques. Un grand nombre d'enfants épileptiques mènent, une fois adultes, des carrières enrichissantes.
Adolescents et épilepsie
L'adolescence est une période cruciale, plusieurs transformations surviennent tant sur le plan psychologique, physique, social qu'émotionnel. C'est une étape importante marquant la définition de l'identité des individus. Certains adolescents aux prises avec l'épilepsie pourraient se sentir bien différents des autres et aborder cette situation avec beaucoup de crainte. D'ailleurs, certaines personnes peuvent être rejetées ou s'isoler elles-mêmes en raison de l'épilepsie. Le rôle des parents et de l'entourage revêt une importance de premier plan afin de rassurer, de supporter et de comprendre les adolescents touchés par l'épilepsie. Ils doivent d'ailleurs être encouragés à vivre pleinement leur vie et à ne pas se décourager face aux obstacles rencontrés. Nous vous invitons à consulter la brochure «Les ados et l'épilepsie».
Adultes et épilepsie
Certains aspects de la vie adulte peuvent amener les personnes épileptiques à vivre certaines contraintes ou à prendre quelques précautions. C'est le cas entre autres delà consommation d'alcool, de la pratique de certaines activités de loisir, de l'emploi et du choix d'une carrière, d'une grossesse et la conduite automobile, par exemple.
L'alcool
La décision de consommer de l'alcool ou non vous appartient. Cela dépend parfois du type de médicaments que vous prenez. La consommation d'alcool en même temps que la prise d'anticonvulsivants peut empirer les effets de l'alcool et les effets secondaires de ces médicaments. L'alcool peut en outre réduire l'efficacité de vos médicaments. La consommation excessive d'alcool n'est jamais recommandée. Boire ou vous abstenir de boire est une question dont vous devriez discuter avec votre médecin - car c'est la personne la mieux placée pour savoir ce qui risque de se passer si vous consommez de l'alcool tout en prenant tel ou tel médicament. Avec ces renseignements en main, vous pourrez prendre une décision éclairée.
Loisir
Qu'est-ce qui peut vous empêcher d'avoir une vie sociale normale et de vous adonner à des activités de loisir? Rien du tout! Il vous faudra peut-être faire plus attention à votre choix d'activités, mais vos choix peuvent continuer à être dictés par vos intérêts. Vous devez prendre en considération votre comportement durant une crise et ses incidences sur votre sécurité. Si vous aimez une activité, demandez-vous si vous pouvez vous y adonner en toute sécurité, malgré vos crises. Dans la plupart des cas, la réponse sera « oui ».
L'emploi
L'expérience démontre que les personnes atteintes d'épilepsie ont moins de crises lorsqu'elles mènent une vie active normale. C'est donc dire qu'on doit les encourager à se chercher un emploi, que ce soit à temps plein ou à temps partiel. Depuis qu'elle a été modifiée, la Loi sur les droits de la personne protège les individus quelque soit leur déficience. Néanmoins, certains emplois, en raison de l'utilisation d'équipement technique ou de machines que leur pratique suppose, peuvent ne pas être recommandés aux personnes atteintes d'épilepsie. Pour un jeune adulte, il apparaît donc très important de consulter les conseillers d'orientation de son établissement scolaire afin d'établir un plan de carrière approprié. Les études révèlent, qu'en moyenne, les personnes atteintes d'épilepsie :
ont plutôt tendance à travailler plus consciencieusement que les autres, pour faire leurs preuves;
ont tendance à faire plus attention et ont moins d'accidents;
ont tendance à être plus dévouées, comme on peut le déduire du nombre moindre de journées d'absence observé.
Grossesse
La grossesse, l'accouchement et l'allaitement du bébé peuvent se dérouler sans incident pour autant que la femme et son partenaire ont obtenu des réponses à un certain nombre de questions importantes, de préférence avant le début de la grossesse. Par exemple, il est important de consulter son médecin régulièrement, de bien s'informer sur l'impact de votre médication, de vérifier s'il n'y aurait pas lieu de procéder à une adaptation du traitement médicamenteux, d'être informé sur le risque de crises d'épilepsie, sur l'allaitement, sur la fatigue, le repos, etc. Dans le cas d'une grossesse, vous devez tenir compte de recommandations qui s'appliquent avant la grossesse, après la grossesse et aussi, pendant l'accouchement.
Conduite automobile
Si vous souffrez d'épilepsie, allez-vous pouvoir conduire? Oui, mais à certaines conditions. La principale considération est la sécurité : la vôtre et celle des autres. Les crises non maîtrisées et la conduite d'une auto ne vont pas de pair. Si vous conduisez à l'encontre de l'avis du médecin et que vous avez un accident, vous pourriez être tenu responsable - même si vous n'êtes pas en faute. Votre assurance peut ne pas couvrir vos dommages. Si vous ou votre médecin déclarez votre épilepsie, par exemple, à la Société de l'assurance automobile du Québec, on demandera à votre médecin des renseignements particuliers sur votre dossier médical. Ces renseignements seront passés en revue par un conseil de médecins, qui fera ensuite ses recommandations quant à l'émission de votre permis de conduire. Consultez ce lien : Règlement sur les conditions d'accès à la conduite d'un véhicule routier relatives à la santé des conducteurs. Consultez les articles # 47 à 53.
Invalidité
Si vous avez un enfant et que vous êtes invalide, la Régie des Rentes du Québec prévoit une rente pour les enfants de moins de 18 ans. Consultez ce lien : La rente d'enfant de personnes invalides
Personnes âgées et épilepsie
Pendant un grand nombre d'années, l'épilepsie a été considérée comme une maladie de l'enfant. Nous savons maintenant que, bien que l'épilepsie débute effectivement souvent au cours des dix premières années de la vie, il est encore plus probable qu'elle se déclare vers l'âge de 60 ans ou plus. Indépendamment de l'âge, recevoir un diagnostic d'épilepsie peut être une expérience très affligeante. Chez les personnes âgées, les perspectives qu'on avait pour la retraite semblent s'anéantir, et les changements qu'il faudra peut-être opérer dans ses habitudes de vie peuvent être une source importante de stress. Pour ceux qui ont vécu toute leur vie avec l'épilepsie, le troisième âge présente de nouveaux défis et sujets d'inquiétude. Source : Épilepsie Canada